Clair obscur
En tant que lectrice assidue je
réalise que, bien que mes lectures soient diverses et variées, le roman noir a très largement ma préférence.
Et, au regard du succès d’auteurs comme Maxime Chattam, Michael Connely, Patricia Cornwell (…) il semble bien que je ne sois pas seule au monde.
De plus, si l’on considère Agatha Christie comme précurseur du genre, il semble également que ce succès du “noir” ne date pas d’hier !
Or, cela me fait m’interroger sur notre fonctionnement ?
Je m’explique…
Dans notre vie quotidienne, il semble que tout à chacun s’efforce de vivre le meilleur.
Notre éducation et nos valeurs judéo chrétiennes (enfin pour la plupart d’entre nous hein) nous ont inculqué des valeurs morales indiscutables…
Faire le bien, souhaiter le bonheur des siens et des autres, être civil et poli, respecter les lois que nul n’est censé ignorer, faire risette à la dame et gna gna gna.
De fait, avec plus ou moins de succès, nous nous efforçons donc d’être heureux et inconsciemment d’être dans “la norme”.
D’où vient donc, pour certains (dont, on l’aura compris, je fais partie), cet attrait pour le mal ?
Car j’avoue être tenue en haleine par ces histoires de meurtres, de mobiles, de coupables, de victimes, de modes opératoires et d’enquêtes !!
Capable que je suis d’être happée par un bon polar et de le dévorer à la vitesse de l’éclair.
Alors, bien sûr, cette espère de “fascination” morbide ne fait pas de nous des monstres puisqu’il s’agit bien de fiction mais tout de même, ces histoires sont toutes
probables !!
Les vrais monstres et autres serial killers ne manquant malheureusement pas dans le paysage urbain !!
Pourquoi ce côté sombre alors que dans notre vie nous sommes en quête perpétuelle de la lumière ?
Manou
Probablement pour mieux expulser nos fantasmes et pulsions de violence, et d’une façon civilisée…
Oui probablement…
En même temps, autant j’aime ce genre littéraire, autant je ne me sens pas de pulsions violentes en général
je ne saurais pas dire pourquoi ça plait tant. A part Agatha Christie et Charles Exbrayat, en fait je ne lis pas de littérature policière pour adultes (par opposition à littérature de jeunesse, n’allez pas vous imaginez des choses). En matière de précurseur du policier, il faut lire “Pierre de lune” de W. Wilkie Collins (plus ancien qu’Agatha Christie). De la grande dame, lisez “le noël d’hercule poirot”, ce livre est tout à fait jouissif, les situations, l’écriture, c’est mon préféré.
Ah je ne connaissais pas Wilkie Collins… En même temps, force est d’avouer que j’ai lu Agatha Christie à l’âge adolescent… Je trouve ça un peu gentillet maintenant
Les lectures évoluent avec le temps, enfin je pense
Ouh lala…tu es limite de passer à l’acte dans les jours qui viennent…je ne vois pas d’autre explication possible…
Plus sérieusement…un besoin assez naturel d’explorer le côté sombre qui constitue une part incontournable de l’être humain(e)… que tu es aussi…(à moins que tu ne sois une sorte d’intelligence artificielle en cours de test en grandeur réelle sur la toile..??…pardon je m’égare…)
Sans doute chacun est-il capable de passer à l’acte…dans des conditions variables…et fort heureusement trés rares…
Un intérêt morbide est, toutes proportions gardées, plutôt normal…
Bye
Hin hin hin, attention, zetes prévenus… Pétage de plomb imminent ;o))
Et n’étant pas une intelligence articficielle de quelque nature que ce soit, ça me rassure de constater que je suis sommes toute… normale !!
Peut être une façon d’explorer justement un monde que l’on ne connait pas réellement d’une part et qui , d’autre part, nous permet par la violence des faits, des gestes décrits nous permet de canaliser la notre, celle que nous ne sortons jamais… le côté obscur de notre personnalité. Nous franchissons la barrière par le biais des héros du livre. Il y a là matière à réflexion surement.
C’est marrant car en lisant les premiers commentaires, notre violence semble être de fait et très “intérieure”.
J’avoue n’avoir jamais envisagé cela.
Autant par moment, je dirais bien merde à certaines lois et à certains principes à la noix, autant je ne me sens pas violente ni en train de réfréner cette dernière ?
Je pense que nous avons besoin de nous faire peur et de vivre par procuration des choses que nous n’oserions jamais faire (et tant mieux !), juste expluser certaines choses enfouies en nous et qui je l’espère ne sortiront jamais réellement
Très certainement…
En même temps quand tu lis certaines atrocités (je pense particulièrement à la trilogie de Chattam là), même par procuration j’ai du mal avec les détails… Et pourtant je lis !!!
Pourquoi ? Parce que l’être humain à beau chercher la lumière et le bonheur, il est attiré par son contraire. C’est la faute d’Eve elle a foutu le bordel dès le début… Il aurait du faire un mouton à Adam, Dieu… Comme saint Exupery
Quelle conne cette Eve !! ;o))
Manou et le côté sombre de la force ;)
Bon, ok, avant de sortir de peur de dire des grosses bit-ises, je ne saurais trop te RE-conseiller de lire :
China Miéville = Perdido Street Station
et toute la sage de Douglas Preston et Lincoln Child (les ouvrages qui sont déjà traduits en France, dont le FORMIDABLE : ICE LIMIT)
Bon, alors, on se fait quand une séance singles.com Etats du Sud Manouchette :)
Heureusement que tu n’as pas parlé de côté obscur sinon nous aurions trangressé ver la SF ;o))
Merci pour tes conseils de lecture…
Là je m’attaque à la trilogie Millenium de Stieg Larsson… De longues heures de lecture en perspective avant d’en envisager d’autres…
si tu aimes le noir je te conseille “le serment de lymbes” de Grangé ..fascinant ..
et être confonté à la noirceur nous permet peut être d’y tomber ..
Mouais je ne sais pas pourquoi mais Grangé j’accroche assez moyen !!
Mais bon, il n’y a que les cons qui ne change pas d’avis… je le note donc ;o))
La confrontation entre le bien et le mal dans notre esprit… Notre partie “démon” qui ressort… enfin je crois surtout qu’on aime se faire peur.
C’est vrai que j’aime alterner entre lecture noire et lecture légère avec amourette à la clé
Je crois que c’est surtout hallucinant et parfois fascinant, de voir autant de perversion !! Parce que tu lis des trucs atroces mais réels (je veux qui sont ou peuvent arriver)…
Et de m’interroger sur ce qui perverti à ce point l’âme humaine ?
peut etre parce que on peut se dire que “ça n’arrive qu’aux autres ” ces histoires là…et que nous forcement on ne peut pas avoir tous ces problèmes parce que justement on est vachement bien ???
je me souviens de la tête de ma “mère d’accueil” quand je lui ai dit que j’aimais les films d’horreur (je devais avoir 8 ans à tout casser) j’ai lu dans son regard “putine je suis en train d’élever une psychopathe….” et ensuite à chaque fois que je me faisais mal ou me couper elle me disait ” tu n’as pas mal vue que tu aimes le sang….”
imagines imagine l’ambiance……et tout le monde sait maintenant que la grenouille se transforme en chauve souris poilue les soirs de pleine lune au fond des bois….
voila c’est dit !!! bisous oka
Euh, pour la grenouille chauve souris poilue, je comprend mieux ton attrait pour Chabal ;o)))
Sinon les films d’horreur ?? Beark, j’y arrive pas
Gamine le pire (qui fait même pas peur) que j’ai vu c’est Polstergeist !!! Et j’ai cauchemardé des nuits et des nuits de disparition dans un placard !!! Donc plus jamais !
C’est sans doute que le roman noir (que j’apprécie peu, mais c’est une autre affaire) fait office alors de catharsis. De la même manière que les contes horrifiques pour enfants (ogre, loup, sorcière, etc.) leur permettent de fixer sur un objet précis une peur qui, autrement resterait flottante et serait, du même coup, beaucoup plus opérante.
Euh, permettez moi d’emettre un doute…
Si je me réfère juste aux deux sens de catharsis, je ne pense pas (mais ce n’est finalement que mon avis) que l’on se purifie en lisant un roman noir ? Et encore moins que la violence soit une émotion refoulée chez les millions de lecteurs de polars ?
Par contre j’abonde dans votre sens pour les contes horrifiques pour enfants.
Mais justement il s’agit de lecture enfantine qui peut faire peur…
Pas d’atrocités, de meurtres, de violences physiques ou morales…
Nous nous faisons peur pour rendre notre quotidien plus excitant ?
Nous refoulons des fantasmes primaires et ces lectures nous permettent, de manière fictive, de les vivre ?
Nous sommes singulièrement conventionnés par nos moeurs judéo-chrétiennes où le noir est enfer, le blanc paradis, ce malgré notre attrait naturel pour la noirceur ?
L’homme est un concept noir dès l’origine ?
Ton article soulève tant de questions…
D’un point de vue psychologique, les romans noirs ne sont-ils pas tout simplement une vision contenue des pulsions primaires de l’homme, pulsions réprimées et donc fantasmées inconsciemment, une forme d’attrait de l’interdit, sans pour autant qu’elles aient besoin de se manifester ou de s’exprimer ou induisant systématiquement un assouvissement ou l’idée d’assouvir ces désirs noirs ?
Certainement un concept freudien derrière, faudrait que je creuse…
Et bien je vois que tu te poses au moins autant de questions que moi ;o))
Sans le vouloir j’ai lancé un sujet philosophique ;o))
Moi aussi j’aime les livres noirs hihi ! Mais pas trop de sang quand même, j’évite ! Jean-Christophe Grangé c’est trop pour moi.
Mais si j’ai accroché aux Agatha Christie, c’est surtout pour l’enquête. Surtout quand toi lectrice tu as les indices en main pour deviner…
Pour le reste, je pense qu’effectivement on aime se faire peur… Ou se dire qu’un crime parfait c’est possible.
Je compare un peu ça au grand 8 : on aime se faire peur en sachant qu’on ne risque rien !
Et puis je dirais aussi que même si on aspire à une vie calme et sereine, et bien c’est un peu ennuyeux ! Alors il y a les policiers pour mettre du piment !
Ça n’engage que moi bien sûr !
Ah oué Gtangé, pareil !! J’en ai lu 2 je crois et j’ai du mal !
Sinon pas mal ta théorie de l’ennui ;o))
Je suis comme toi, j’ai une prédilection pour le roman noir même si je lis absolument de tout, y compris les notices de médicaments.
Pourquoi cet attrait ? Sans doute pour nous sentir un peu dans la lumière malgré tout…
Donc en fait on lirait des histoires “abomifreuses” pour réaliser à quel point on est chanceux d’être dans la lumière ??
… Ca se tient !!
Rahh ‘tin c’te honte ! mon commentaire en police pour aveugle !!!
Pas ma faute ! Pas taper !
Over-blog qui a merdé, j’ai fait un copié-collé depuis word… et ça a merdassé !
Vraiment désolée !
Ouais ouais Over-Blog a bon dos !!
Dis plutôt que entre toi qui écrit en énorme et Louisianne en rouge, vous me prenez pour une croulante ;o))))
Voyons ! bien sûr que la violence est l’une de nos pulsions essentielles ! Où est-ce que vous vous croyez ? Le principal travail de l’humanité sur elle-même, d’ailleurs, pourrait presque se résumer à l’expulsion (non, même pas : à la canalisation) de cette violence primordiale. D’où la prépondérance (au moins dans les temps primitifs) du religieux dont c’était le but principal et presque unique : faire en sorte que chaque communauté ne croûle pas (au point de disparaître) sous le poids de sa propre violence.
On a qu’à dire que je me crois à Disneyland !
Agressivité et colère certes, violence ?? Violence qui entraine cruauté, destruction, vilainie ? En nous tous sans exception ?? Pas sûre…
Mais à Mickeyville les choses sont certainement plus roses…
je suis comme toi, j’adore ça, polars, films un peu durs, violents, où les sentiments sont exhaltés… Finalement, cc’est Aristote qui avait raison avec son effet acthartique. On vit à travers les personnages des sentiments eet des situations qui nous permettent de vivre en quelque sorte de nous purifier, parce que l’ayant “déjà vécu” à travers eux, on n’a plus la pulsion de le vivre en vrai. M’enfin, en me relisant, j’ai rien compris :)
Ah ouais alors par contre, je dois être plus fascinée par les mots parce que les films gores, violents, d’horreur ou avec tout plein d’hémoglobine, c’est pas ma tasse de thé… du tout !!
Pour l’effet purificateur, comme je l’ai écrit à Didier Goux, je suis plutôt dubitative…
Moi je ne m’en cache pas ! J’ai écrit en rouge pour souligner que je n’aime pas quand il y a trop de sang ! Et puis c’est le seul blog où on peut faire des fantaisies sur le polices, alors on y va !
Ah ben t’as raison alors !! Gache pas ton plaisir ;o))
Louisianne, t’as raison, ici on peut jouer avec les polices.
C’est pas tous les jours.
Profitons en !!
Pour apporter ma maigre contribution, j’hésite, mode débile ou mode je réfléchis. Bon, tout le monde a dit des trucs intelligents.
Allons y pour le mode débile.
Le sang, l’horreur, la violence, une fois que t’as démembré deux ou trois mouches, grillé à la loupe quelques fourmis, et noyé 5 ou 6 chatons, plus rien ne t’arrête.
Alors comme tu veux pas finir en prison, tu t’arrêtes dès que tu vois un accident, pour apercevoir un bout de cervelle, avec un peu de chance et quelques flaques d’hémoglobine.
Violent, ET voyeur, tel est l’homme. Ayé Manou, t’as perdu tes yeux là ?? c’est bon ?? je peux m’arrêter ??
mwwwuahahah ahahahahahahahahah
YEAAAAAAAAAAARK !! Trop dégueu toussa toussa…
Quoi que t’as oublié les grenouilles que tu fais fumer et éclater, les chiens errants à qui tu files des coups de latte etc etc
Waow c’est bon tu m’as tué la vue là ;o))
Peut être parce que tu roules sans fares…
Je te laisse méditer…
Ouh lààààààààààà… La nuit porte conseil dit on, je vais méditer
Peut-être que le bonheur c’est chouette à vivre mais chiant à lire (ou à regarder) chez les autres, sauf peut-être dans la collection Arlequin avec John et Cindy …. Quant au niveau de l’intrigue des livres heureux, comment tenir le lecteur en haleine après que les heros se soient embrassés et aient décidé d’aller manger une pizza au resto du coin. Qouique c’est à ce moment que le choix de la pizza devient essentiel, on peut peut-être faire un chapitre avec !!!!
Ouais c’est vrai que le bonheur c’est chiant !!
Allez… Vive l’hémoglobine, les tueries en série, les psychopathes etc
;o))
Et tu déconnes mais c’est pas facile de choisir la bonne pizza !
Nous sommes les enfants qui aimaient avoir peur avec les histoires comme Le petit chaperon rouge etc …. On a peur pour l’héroïne en lisant et on a hâte de punir le méchant. Je crois que ça n’a rien a voir avec notre propre violence.
Oui je crois également que cela a à voir avec notre côté sombre et nos propres craintes et non pas une violence refoulée…
J’adore les policiers, d’ailleurs j’ai fait un petit site (en lien sur mon blog).
Pourquoi j’aime ?
Besoin de sensations, de mystère et aussi parce que … les contraires s’attirent : je suis une gentille douce innocente petite femme ! :)
Et hop je vais sur ton blog de ce pas…
Pas du tout le genre de livres que je lis…je n’aime pas avoir peur. Et comme je dis si bien…pour me faire monter l’adrénaline, je prends le RER…lol. Peut-être est-ce pour conjurer le sort ?
Ah oui mais tu le prend à quelle heure le RER ?? Parce que ça fait pas peur tout le temps !
Les polars non plus d’ailleurs… Généralement il arrive de lire des choses “abomifreuses” mais pas effrayantes