J’me sens pas belle, ou les diktats de la beauté formatée.

Dans la dernière émission de Delarue, le sujet abordé était « je ne me sens pas belle », avec sur le plateau des femmes venues témoigner de leur souffrance à vivre avec leurs imperfections, et leurs complexes.
Je dois reconnaître que je ne suis habituellement pas trop cliente de ce genre d’émission qui me donne l’impression d’être « voyeuse » et qui fait dans le sensationnel facile. Pour autant, celle-ci a soulevé chez moi des réflexions sur les diktats que nous, femmes, subissons chaque jour vis-à-vis des critères de beauté que nous sommes supposées suivre.
Tout d’abord la minceur… Si il est vrai qu’à l’époque de mes 20 ans, je faisais mes 48 kilos tout en m’empiffrant de nutella, de pâtes et de coca sans vergogne, deux enfants et quelques années plus tard, cette silhouette n’est plus qu’un lointain souvenir, et sans être grosse, je n’ai strictement aucun rapport avec les mannequins des magazines.

Idem pour le reste : les rides, la fermeté, la cellullite…
Donc, comme toutes les quadras j’ai des rides, mon visage s’est empâté, bref, je subis les ans comme tout un chacun.
Alors d’où vient que dès que j’ouvre (et c’est de plus en plus rare, je tiens à mon moral moa !) un magazine dit ‘féminin’, je finis au bout de quelques pages par culpabiliser de ce qui, somme toute, est tout à fait normal.
Non, mais vous avez vu la tête de Sharon Stone ? 48 ans, et je pourrais passer pour sa mère !! et puis tout le reste… des gamines de 20 ans qui font des pbs pour les anti-rides (que je n’utilise pas), des filles, maigres comme des sandwiches SNCF qui posent dans des fringues dans lesquels même ma fille de 11 ans ne rentrerait pas et totalement importables pour faire les courses chez Leclerc…. Pourtant, je ne me trouve pas moche, loin s’en faut, juste humaine, et normale !
Alors je trouve vraiment pénibles tous ces magazines féminins, particulièrement
ELLE MAGAZINE, qui se veut en plus ( lol!!) le chantre du féminisme et de la libération de la femme, et qui ne nous montre que des modèles totalement déconnectés de la réalité. Parce que moi, quand je fais mes courses (lait, eau, pâtes et carottes, et pas sac Gucci, lunettes Chanel, et portable Swarovski), quand je fais mes courses donc, je les vois les autres femmes, les jeunes, boudinées dans des jeans serrés dans leur tentative désespérée de ressembler à Alicia Keys, et les plus âgées, celles, qui comme moi, s’en contrefichent ou celles qui à 45 ans, sont habillées comme des teenagers, s’en rendant un peu plus pitoyables. Je les vois ces femmes qui n’ont rien à voir avec les mannequins des magazines, et qui pour la plupart en sont complexées. Alors que je suis moi-même graphiste, prof de Photoshop, et que je sais trop bien que TOUTES les photos des mags sont retouchées à mort.
Alors après, je ne m’étonne pas de voir sur un plateau de télé, une fille jolie, pleine de charme, qui se fait refaire le visage parce qu’elle a les paupières un tantinet tombantes, et qui ne se rend même pas compte que c’est d’abord dans sa tête.
Je ne m’étonne pas non plus de voir toutes ces stars, avec les mêmes lèvres, le même visage formaté (jusqu’à Johnny qui ne ressemble plus à rien, et Béart qui est devenue un clone de duffy duck), et qui surtout, jurent TOUS la main sur le coeur, et sur la tête de leurs gosses, que non, jamais, ils n’ont eu recours à la chirurgie esthétique !!
Mais je suis désespérée de me voir imposer ces diktats par une société où la femme se doit
IMPERATIVEMENT d’être maigre, sans ride, visage ferme, et pas de cellulite, sans quoi, elle est tout juste bonne à être jetée à la poubelle.

Ben moi, j’ai des rides, de la cellulite, un ventre ! Je ne suis pas un sapin de Noël croulant sous les bijoux et le maquillage, je ne passe pas mon temps à compenser un mal-être par des achats effrénés dans les boutiques, et tant pis pour ceux qui ne me trouve pas « jolie ».

DOM


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Un commentaire à “J’me sens pas belle, ou les diktats de la beauté formatée.”


  1. [...] je sais, c’est pas la première fois qu’on dénonce ces diktats de la beauté formatée, ces faux articles sur les rondes, les grandes ou les quinquas, [...]