Où sont passés les coquelicots ?
Je me faisais la réflexion hier : mais où sont passés les coquelicots ? Sans vouloir faire la mémé qui radotte, j’ai quand même des souvenirs d’enfance, de champs remplis de ces jolies fleurs rouges, éphémères, si fragiles qu’il ne valait mieux pas les cueillir.
C’est pas comme dans la publicité, le bon goût du bon beurre sur le bon pain, les choses disparaissent, mais parfois si lentement, qu’un matin de printemps, on s’aperçoit qu’il n’y a plus de coquelicots dans les champs ou aux bords des routes.
Je n’habite pas en ville, et pas franchement à la campagne, mais tout de même, les espaces verts autour de chez moi sont légions, et si je vois bien des jonquilles, ou des fleurs disciplinées par les jardiniers urbains, on ne rencontre plus guère de fleurs sauvages.
L’année dernière, j’avais acheté un paquet de graines de fleurs, sauvages justement, destiné à lutter contre la bien-pensance, et la bonne ordonnance des espaces verts et leurs fleurs alignées comme une revue militaire.
C’était même écrit sur le paquet, en conseil d’usage :
Jeter au gré de ses promenades urbaines, quelques graines subrepticement, pour voir un peu plus de désordre naturel revenir en ville.J’en ai jeté devant chez moi, tout ce qui a poussé, c’était de la mauvaise herbe, sans fleurs.. raté donc !
Je me suis donc renseignée sur la disparition des coquelicots, pour voir si ce n’était pas mes souvenirs qui étaient enjolivés, ou mes neurones qui commençaient à battre la campagne, et bien non ! les coquelicots disparaissent, pour de vrai, et si cela continue, nos enfants ne les verront plus que sur le net, ou dans les herbiers.
Cette fleur de notre enfance, tous comme les roudoudous, ou les Treets, ne restera alors plus qu’un joli souvenir.